Europe Midi, l’aventure commence le 24 août

Lundi 24 août, dans quelques jours donc, j’animerai pour la première fois, sur Europe 1, « Europe Midi », une émission quotidienne de deux heures, midi à 14 heures, consacrée au traitement de l’actualité de la mi-journée.

Cette émission représente un tournant dans ma vie professionnelle. Je suis arrivé à Paris en octobre 1987. Je n’y connaissais personne et j’étais armé d’une seule idée : faire non pas du journalisme, mais du journalisme politique. A force de patience et de rencontres, mais somme toute assez rapidement, je suis parvenu à accomplir ce projet professionnel. Il m’a conduit à travailler dans plusieurs rédactions: Le Parisien, l’Express, Le Monde, France Inter, RTL, où j’ai réalisé successivement des reportages, des analyses ou des interviews politiques.

Quand RTL et moi sommes convenus de nous séparer, j’ai contacté les dirigeants d’Europe 1 pour leur dire ma disponibilité et mon désir de continuer à creuser mon sillon de journaliste politique. Leur accueil a été positif, et sympathique, mais leur proposition a été au delà de ce que j’aurais pu imaginer. Ils me proposaient de prendre en charge et d’animer une émission, qui est aussi une marque dans l’univers d’Europe 1, Europe Midi, dont ma mémoire a conservé le nom de quelques uns de ses animateurs prestigieux, Jacques Paoli ou André Arnaud, à qui ont succédé, notamment, Stephane Paoli, Yves Calvi ou encore Patrick Roger.

Dans ces cas là, les attitudes à adopter sont assez simples: ou bien on hésite, et on se torture les méninges pour savoir s’il faut y aller – ce serait bien -, ou pas – ce serait plus prudent; ou bien on accepte immédiatement, parce que l’enthousiasme rend vaine la réflexion, et parce qu’au tréfonds de son esprit on se dit que voilà un beau cadeau.

Dans mon cas, il s’est écoulé une nano seconde entre la formulation de la proposition et mon acquiescement. Et au moment où approche l’heure de démarrer le grand chantier, je suis heureux d’avoir répondu immédiatement et avec ferveur à l’offre qui m’était faite.

Avant de parler du contenu de cette offre, c’est-à-dire du contenu d’Europe Midi, un mot sur ceux qui sont nommés ici « les dirigeants d’Europe 1 », et qui ont eu pour moi cette idée généreuse.

Les « dirigeants d’Europe 1 » aujourd’hui vont par paire, une paire de deux, deux quadragénaires dont l’un est capable de finir une phrase que l’autre commence et qui, malgré la permanence de leurs sourires, mesurent parfaitement la dureté du monde qui est le leur.

Nicolas Escoulan dirige la rédaction d’Europe 1 depuis le printemps 2013 et je le connais depuis les années où il a assumé la rédaction en chef du Grand Journal. J’ai toujours apprécié chez lui une réserve discrète, une forme de retenue personnelle qui le conduit à respecter la liberté de jugement et de ton des journalistes avec qui il travaille, alors que son sens de l’actualité et la rapidité de son jugement pourraient fonder une démarche plus autoritaire.

Fabien Namias dirige Europe 1 et je l’ai découvert dans la circonstance qui nous a rapproché. Son enthousiasme et son goût du métier que nous avons en commun m’ont touché. Ses élans, cependant, ne brouillent pas son intelligence et c’est avec beaucoup de maîtrise et de distance que son esprit aborde les problèmes inhérents à sa fonction.

Les voir travailler ensemble est amusant. Ils aiment aller vite, cela se sent, mais si l’un des deux justement s’emballe, néglige un détail ou s’avance imprudemment, l’autre corrige, précise, ce qui permet à l’attelage d’aller d’un bon pas sans jamais connaître les désagrément de la vitesse. On sent qu’ils aiment prendre des risques, on perçoit même que cela les amuse, mais on mesure aussi que cette excitation n’altère pas le sens des responsabilités, ni la conscience des périls qui guettent.

Pendant nos discussions, alors que nous nous retrouvions dans des endroits où nous conduisait une discrétion nécessaire, je m’amusais à les observer, pleins de vie et de rires. Me voici maintenant embarqué sur le bateau qu’ils pilotent, ce dont je leur suis infiniment reconnaissant.

De quoi sera fait Europe Midi? Il s’agit d’une émission de deux heures consacrée à l’actualité de la mi-journée. Chaque matin, des sujets s’imposeront à nous, par leur force ou leur signification. Et puis, nos intelligences, ou nos envies, nous mèneront sur des terrains plus inattendus, où encore nous encouragerons à entrer dans telle ou telle actualité obligatoire par des portes plus originales.

L’actualité y sera traitée dans sa totalité, la politique bien sûr, mais aussi l’économie, les faits de société, le sport, ainsi que l’ouverture sur l’extérieur, ces pays proches ou lointains dont actualité nous concerne, évidemment, ou nous touche parfois.

Le défi, c’est de traiter ce maelström en y apportant une singularité, un ton, qui expriment la volonté et le regard de toute une équipe quotidiennement attachée au succès d’Europe Midi. Cette équipe est composée d’une multitude de gens dévoués et compétents: des programmateurs toujours aux aguets, des techniciens, maîtres du son et des ondes, des chefs de services, piliers d’une rédaction prestigieuse, des journalistes spécialisés, riches d’une expertise indispensable à la qualité de l’antenne.

Dans ce travail, j’ai un complice, Maxime Switek, qui sera tous les jours avec moi pour présenter Europe Midi. A son jeune âge, il possède déjà l’expérience de la présentation des tranches d’information, atout précieux pour maîtriser la complexité, et parfois les emballements, de l’actualité. Nous mêlerons l’un et l’autre nos compétences et nos sensibilités pour conférer à ce magnifique espace radiophonique une tonalité singulière et originale.

Le découpage de ces deux heures d’informations est simple. Un journal d’une quarantaine de minutes ouvrira la session. Sa longueur permettra d’évoquer en profondeur des sujets qui le méritent et d’en présenter d’autres que parfois la brièveté des journaux ne permet pas de traiter. Des acteurs de l’actualité, des experts, compléteront par leurs propos la présentation des faits et les analyses des journalistes d’Europe 1.

Vers 12h50, Nicolas Canteloup sera au rendez-vous avec des morceaux choisis de la « Revue de presque » qu’il présente chaque matin dans la matinale animée par Thomas Sotto.

A 13h10, après un journal qui fera le point sur l’actualité, les auditeurs d’Europe 1 pourront intervenir sur l’antenne, en tant qu’acteurs, ou témoins eux mêmes, de certaines actualités traitées dans le journal. Et enfin, après 13h30, un large espace sera consacré à l’actualité culturelle, le cinéma, la musique, la littérature, et aussi la télévision.

A quelques jours du démarrage, il y a bien sûr le trac et le stress, des sentiments ordinaires à la veille de plonger dans une activité nouvelle. Mais il y a aussi, jour après jour dans ce travail préparatoire, un émerveillement formidable en expérimentant le potentiel qu’offre une émission comme Europe Midi, les multiples possibilités de décliner une actualité dense, riche, et de la traiter avec enthousiasme et sincérité.

Alors, je vous le dis simplement mais avec chaleur: rendez-vous le 24 août, à midi, sur Europe 1 !